(texte posté sur FB peu après l’attentat de Charlie Hebdo)
Ce matin je ne peux qu’allumer une bougie, en hommage aux acteurs de la résistance, absurdement fauchés au coeur de leur travail pour la liberté et la dignité humaines. En d’autres temps, on aurait dit “morts au champ d’honneur”.
Nous sommes des millions, je pense, à ressentir un”shellshock”, le syndrôme du vent de l’obus, ébranlés par l’onde de choc du coup, comme si nous avions été nous-même visés et tout juste manqués.
Chaque homme libre tressaille à l’idée que c’est la liberté d’être, sa propre liberté, qui est attaquée.
Si je n’ai pas suivi ni forcément aimé tous les croquis de Wolinski, Cabu , Charb et les autres, je mesure mieux ce matin combien leur compagnonnage dans les média depuis tant d’années était rassurant : de grands frères un peu décalés mais visiblement pleins d’humanité exerçaient leur discernement et leur sensibilité à scanner la société pour pointer ses dysfonctionnements. Ils veillaient. Comme des guetteurs sur leur tour, scrutant l’intrusion de la bêtise et du conformisme, repérant l’infiltration masquée du prêt à penser-prêt à prier, sonnant régulièrement l’alerte devant les tentatives d’intrusion de l’extrême d’où qu’il vienne et de l’absurde quoi qu’il paraisse, tentant ainsi d’assurer au citoyen un espace de conscience libre où maintenir son autonomie de discernement.
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